Promenons-nous dans les bois .. (8) - Lou, Meads & Kenny

- Et si jamais je me faisais dévorer par un sanglier radioactif ? Ou si un chasseur me prenait pour un petit lapin ? T'y as pensé à ça ?
- Cherche pas Kenny, t'iras toute seule dans ta foutue forêt.

Cela faisait un peu plus de dix minutes que la petite blonde implorait Zéphir pour l'accompagner faire une balade dans les bois. Et bien entendu, celui-ci se faisait un malin plaisir de la laisser pleurnicher, confortablement installé sur le lit et pas décidé du tout d'en bouger. Au bout d'un certain temps, ayant épuisé son stock d'arguments valables et non valables, Kennedy quitta la caravane comme une furie et enfourcha son vélo rose bonbon.

- Si jamais je reviens pas, t'auras ma mort sur la conscience ! cria t-elle avant de donner un premier coup de pédale rageur.
- C'est ça, tu m'enverras une carte postale du paradis, répondit-il, pour sa part d'une voie enjouée.

Kennedy préféra ne pas répondre à cette dernière provocation et s'embarqua pour la forêt. Peu de gens s'y aventuraient seuls et pour cause, on racontait tout un tas de trucs plus farfelus les uns que les autres sur ces bois. Un soir, un type pas très net avait même raconté à la jeune femme qu'il y avait vu des fantômes. Mouais, ça n'avait pas un rapport avec les substances illicites qu'il ingérait matin et soir plutôt ? Reste que la belle n'avait peur de rien et elle comptait bien le montrer une fois encore. Un bon quart d'heure plus tard, elle posa pied à terre dans une immense clairière beaucoup moins hostile que les rangées d'arbres qu'elle venait de dépasser. Elle posa son vélo contre un tronc presque aussi large que sa caravane et s'allongea dans l'herbe, respirant l'air à plein poumon. Rien ne pourrait troubler sa quiétude. Apparemment.

« VOILA OÙ ON EN EST AVEC TES BÊTISES ! » La voix de Meadow retentît dans toute la forêt, effrayant quelques oiseaux qui s'envolèrent.
« Mais je pige pas, d'habitude, la mousse sur les arbres c'est super fiable, hein ! » Lou Ann, tentant désespérément de se trouve une excuse pour ne pas avoir à subir les foudres de son amie.

Ladite amie, Meadow donc, poussa un long soupir avant de désigner un des arbres : « C'est peut-être fiable dans un bois qui où il y a de la mousse sur les arbres. Là, on a pas croisé une molécule de lichen sur les arbres depuis deux heures. » Meadow fronça les sourcils, et risque un regard réprobateur en direction de Lou, telle une mère grondant sa petite fille. Lorsque leur regard se croisèrent, elles éclatèrent de rire. La situation était tellement cocasse, aussi !

Le matin, vers 10h, elles s'étaient mise d'accord pour partir ensemble se promener dans les bois. Ensemble, parce que les deux comptaient sur l'autre pour ne pas se perdre. Aïe, c'est la que ça coinçait : aucune des deux n'avait le sens de l'orientation. Au bout d'une demi-heure, elle s'était déjà enfoncé dans le bois - pourtant pas bien grand - sans être capable de retrouvé le chemin qui les ramènerait au camp. Après s'être lamenté pendant vingt bonne minute en s'apitoyant sur leur sort, Lou Ann proposa de suivre la mousse sur les arbres, qui étaient censées pousser au nord, mais voilà, il n'y avait de la mousse nulle part. Life's cruel.

[ Lou, à toi ! ;D ]

Kennedy ne savait pas encore s'il s'agissait de son imagination mais il lui semblait qu'elle entendait des voix. Entendre des voix, ce n'est jamais une bonne chose. Ça veut dire soit que vous êtes fou, soit ... que vous êtes fou. Mais la petite blonde n'était pas du folle du moins pas encore assez et elle en trouva bien vite l'origine. Une autre petite blonde qu'elle identifia comme étant cette chère Lou Ann était accompagnée d'une brunette dont elle ignorait le nom. Elle semblait fort contrariée, vue sa mine boudeuse et ses bras croisés. Kennedy s'était légèrement redressée mais dans les herbes hautes, les deux jeunes femmes ne l'avaient visiblement pas encore aperçue. Elle les écouta un instant se chamailler quant à une potentielle destination puis daigna enfin se lever complètement. Tout sourire dans sa petite robe rouge cerise, elle s'avança gaiement vers les deux jeunes femmes. D'ailleurs son attitude contrastait étrangement avec la leur.

- Salut les filles ! Eh, ne me dites pas que vous êtes perdues quand même ? demanda t-elle sur un petit ton ô combien faussement innocent.

Elle savait que cette remarque ne serait pas accueillie par un large sourire, connaissant bien Lou. Elles ne se détestaient pas non, mais disons qu'elles avaient toutes deux des points de vue bien arrêtés sur un tas de choses et qu'aucunes d'elles n'en démordraient, ce qui donnait souvent lieu à des conversations amusantes. Quant à la jolie brune qui l'accompagnait, Kennedy ne savait pas pourquoi, mais quelque chose lui disait qu'elle ne l'aurait peut-être pas à la bonne non plus.