Come to listen to the rain ; Solveigh & me

Parce que sur My Flash Fetish ils l'ont pas et que je sais pas comment on fait pour importer des musique de deezer, voilà le liens x)

Le vent caressait le visage de Caleb. Un vent chaud, humide. Le soleil n’était pas de la partie. C’était certain. Les gros nuages gris arrivaient droit vers Opal Springs. Ils avaient l’air sévère ces nuages. Comme un papa en colère. Tous recourbés, la colère noire, ils s’approchaient grâce au vent, lui aussi au rendez-vous. L’air était lourd, les oiseaux volaient bas. Il y avait une odeur de pluie dans l’air. Une odeur qu’appréciait particulièrement Caleb. Après tout, on n’a pas tous l’occasion de regarder la nature ainsi ! Dans l’herbe sèche de la colline, assis en tailleur, le jeune homme regardait le ciel depuis à présent un bon moment. Il était en tee-shirt en coton, beige, avec écrit en gros : « Save the time ». Son jean troué et ses sandales, il avait les mains posées sur ses cuisses, attendant que la pluie fasse son arrivée. Fermant par moment ses yeux, il les ré ouvrait de temps en temps pour voir les nuages passer au-dessus de sa tête, sans apporter la bénéfique source de la vie.

Un soupir…Une goutte ? Non…Juste le fruit de son imagination. Elle divague à présent. Son imagination. Comme-ci le vent l’avait prit au passage. Ses traits se crispent. Il ferme les yeux et sert ses mains. Tout revient, comme un flash. C’est surprenant comme tout peut vous revenir comme un coup de poing dans le ventre, sans qui vous vous y attendiez. Le vent souffle à ses oreilles, il devient plus frappant, il gifle même. Fronçant les sourcils, Caleb reprend contenance. Il ouvre ses yeux clairs et regarde les nuages, toujours présents, toujours grondant. Un éclair, au loin. Comme un flash. Puis le tonnerre. Ca fait sourire Caleb. Oui, parfois, il y a des choses qui font sourire, vous ne savez pas pourquoi, seul votre inconscient le garde pour secret.

Le vent continue de souffler. A présent, il forme comme un halo autour de Caleb. Sa chevelure ébouriffée se tord dans tous les sens. Mais il s’en fiche. Caleb n’a jamais vraiment prit soin de son apparence. Ce n’est pas à Opal Spring qu’il commencera. Une odeur de cigarette vint lui chatouiller les narines. Au camp, on fume. Mais ce n’est pas du genre de Caleb. De temps en temps, pourquoi pas. Mais pas là, pas devant ce spectacle, pas en attendant la pluie. Le regard au loin, Caleb était bien là, sans problème, sans distraction, sans personne. Il n’attendait personne d’ailleurs, et n’avait envie de personne. La solitude, parfois il la recherche, c’est comme ça. Ailleurs, il n’aurait pas eu cette sérénité qu’il a aujourd’hui, ici. Au dehors, il serait plus dur de garder contact avec la nature, garder contact avec les rêves…

Caleb enleva ses mains de ses cuisses et les posa sur le sol, derrière lui. Il s’étira les jambes avant de se laisser tomber sur le sol. Les mains en dessous de sa tête, il regardait toujours passer les nuages au-dessus de lui. Il sourire s’afficha sur son visage. Il savait ces moments privilégiés, et il aimait en profiter. Là, maintenant, c’était un moment privilégié. Il fallait donc en profiter…Tiens la pluie !

Les cheveux relevés en une couronne tressée, le reste de sa longue chevelure mi-brune mi-blonde flottant au vent, elle se promenait dans l'herbe, l'eau s'étant imbibée dans la terre lui mouillant les pieds dans des 'floush-floush' qu'elle se plaisait à appeler comme le blues de la nature. Parce que pour Solveigh, la nature était une grande musicienne. Tentant d'attraper les gouttes de pluie, sa longue jupe à motifs hippies tournait autour d'elle au gré de ses mouvements. Elle ressemblait à une toupie de motifs ternes, et seul son long t-shirt qu'elle avait depuis longtemps emprunté à son meilleur ami de toujours dans la vie, et qu'elle n'avait jamais redonné, même avant de partir vers Opal Spring. Elle se serrait donc dans le long t-shirt gris usé à la corde qui n'allait d'ailleurs pas du tout avec sa jupe. Mais tout ce qui n'était pas coordonné était pour elle encore plus magnifique. Dansant toute seule en live, pour rien, elle aperçu une silhouette sur la colline et elle sourit, radieuse. Elle le connaissait, lui. Elle cueillit quelques fleurs qui n'avaient pas décidé de se refermer sur elles-même malgré la pluie, des rebelles qui aimaient les averses. Elle les cueillit, ne discriminant ni la couleur ni la race, en faisant un joli bouquet. Elle les nouerait à ses cheveux plus tard. Elle décida de courir, ses petites bottes brunes continuant de faire 'sploush-sploush' dans l'herbe verte.

Elle entend le tonnerre, mais elle n'est nullement nerveuse. Elle est du genre à courir malgré les orages. Elle les aime bien. C'est le hard rock de mère Nature. La version hardcore des éléments. Elle danse toujours, tourbillonnant comme un tourniquet. Elle aimait beaucoup les tourniquets lorsqu'elle était enfant, s'y accrochant en hurlant et en riant, riant moins lorsqu'une branche la frappait de plein fouet. Elle avait même avalé une mouche, une fois. Même si son meilleur ami avait dit que c'était une araignée. Elle savait que ce n'était pas vrai, ça n'avait pas le même goût. Elle tourbillonnait, manquant parfois de tomber dans l'herbe qui se faisait glissante, en riant comme une enfant. Ses yeux gris-verts se plongent sur la colline. Il vient de s'assoir, et elle sourit malicieusement, piquant comme une fusée dans le terrain vague. Elle étale les bras comme si elle allait décoller, et elle es fait aller au vent, imitant les oiseaux, se demandant ce que ça prenait pour qu'elle puisse s'envoler elle aussi. Elle avait déjà déchiré une oreiller, se les collant sur les bras avec la colle blanche. Les jeunes s'étaient moqués d'elle, et elle avait pleuré, déçue de ne pas avoir réussie à s'envoler. Heureusement, les plumes avaient décollé facilement! Elle revoyait sa mère découragée. Mais au moins, elle avait eu une oreiller neuve, toute douce.

Elle se dirigea vers la colline, vers Caleb, et l'escalada à la course en riant, courant et faisant mine voler, avalant l'eau de pluie la bouche ouverte. Elle avait de l'eau au visage, faisant comme si elle avait pleuré, et elle trébucha rendue en haut, ses pieds s'empêtrant l'un dans l'autre alors qu'elle avait glissé sur de l'herbe particulièrement mouillée. Elle cria, sa voix stridente déchirant l'air. Elle éclata de rire, se relevant, sur l'autre hippie, nullement gênée. Elle s'installa à côté de lui, lui demandant, parlant fort comme à son habitude :

« Tu as entendu la nature comme elle chante bien! »

Une goutte tomba sur le visage de Caleb. Son nez, ses lèvres, ses paupières. Peu à peu, les fines gouttelettes envahir le jeune homme. Son torse, ses jambes, ses bras, ses pieds. La pluie lui rendait visite. Il lui souriait. Profitait. Sans un mot, sans un bruit autre que le son apaisant des millions de gouttes éclatant sur l’herbe. Un éclair, un flash…Le tonnerre, encore. C’était un temps idéal pour rêver. Et rêver, ça Caleb, savait le faire. Il avait toujours su rêver. Parce que, à défaut d’être libre physiquement, il existe toujours au fond de vous une part de liberté, dans votre esprit, vos rêves. C’était ce que Caleb préférait lors d’une journée de pluie. Rêver sous la pluie, sentir votre corps peu à peu éponger chaque goutte. Sentir le vent frais sur votre peau, sentir les frissons qui vous parcourent, doucement, brutalement, méchamment.

Le silence complet, rien autour. Même pas un oiseau. Sauf, là, un rire. Un cri…Un chant…Des splashs…Des pas dans l’eau boueuse…Caleb fronça les sourcils. Il avait les yeux ouverts sur les nuages et sur les gouttes. Quel était donc ce bruit ? Plus ça s’approcher, plus Caleb croyait reconnaitre ce rire, cette voix. Levant les yeux, il resta allongé, sans rien dire, sans rien faire. Les pas se faisaient plus pressant, plus insistant, elle venait par là, c’était sur. Elle avait l’air heureux, comme à son habitude d’ailleurs. Sans prévenir, elle s’empêtra et tomba sur Caleb qui étouffa le coup. Il se redressa sur ses coudes et regarda Solveigh avec un petit sourire. Elle ? Elle riait aux éclats. C’était normal après tout, de tomber sur les gens comme ça. Mais elle se redressa et vint s’installer à côté du jeune homme qui s’assit à côté d’elle.

Les paroles qu’elle prononça, raisonnèrent dans le silence assommant du temps. Elle avait l’habitude de faire ainsi. De parler fort. D’appeler la nature comme une personne vivante, présente à chaque seconde dans sa vie. Comme-ci la nature lui parlait à son tour, lui rendait son amour. Jamais elle ne la considérait en mal. Pour elle, elle était toujours heureuse, la nature. Pour Caleb, c’était différent. La nature pouvait être en colère, pleurer. C’est ce qu’elle faisait en ce moment. Elle était triste. Mais ne dit-on pas que l’on fait un parallèle avec sa propre vie ? Caleb est le genre de personne qui vit au rythme du temps. Quand il fait, il est généralement heureux, joyeux. Quand il pleut, il aime être mélancolique, triste, retourner dans le passer. Etre seul…Mais Solveigh n’était pas comme ça. Au contraire.

C’est sa complainte…Quelqu’un est mort aujourd’hui…Quelqu’un à qui elle tenait particulièrement…Alors elle pleure. Elle est en colère contre ses assaillants. Elle ne chante pas Sol’. Elle est triste.

Sa voix était d’un calme déroutant. Comment une personne pouvait faire face avec un calme déroutant à la dure réalité de la vie ! Bien sûr on mourrait, mais il n’y avait aucune raison de le rappeler. Mais Caleb est du genre spécial. Quand la pluie est là surtout. Ca le rend quelque peu…Mélancolique. Il ne faut pas lui en vouloir. Il ne supporte pas la bonne humeur quand elle vous prend en otage lors d’une méditation sereine. Il n’allait pas jouer les tendres alors qu’il n’était pas d’humeur !

Elle souriait toujours, tout près de Caleb, mais celui-ci ne souriait pas. Toujours avec cette éternelle mélancolie qui s'imprégnait en lui et qui rendait Solveigh un peu triste. Elle n'aimait pas voir les gens malheureux. Il répliqua à la blondinette une phrase qu'elle prit avec beaucoup de sérieux, même qu'elle en était un peu choquée. Elle le regarda, bien sérieuse à son tour, les yeux ronds à ce qu'il lui annonçait. Elle ne comprenait pas. La nature ne pouvait pas être triste, ce n'était pas logique. Elle ne pouvait pas être malheureuse, comment les gens pouvaient tous être heureux si la nature était triste? Elle était choquée par cette révélation et baissa les yeux vers le sol, se sentant soudainement bien malheureuse. Si même la nature était triste, elle devait être bien égoïste. Elle ne pouvait pas laisser mère Nature pleurer comme ça. Elle regarda Caleb tristement, regardant les fleurs qu'elle traînait avec elle. Elles finiraient par faner. Peut-être était-ce parce qu'elle avait cueilli celles-ci que la nature lui en voulait. Elle voulait la punir et criait son désespoir. Un peu naïvement, mais parlant toujours aussi fort, un brin de culpabilité dans la voix :

« Tu crois que c'est parce que j'ai cueilli des fleurs et qu'elle m'en veut, la Nature? »

Elle prit la main de Caleb dans la sienne et la serra très fort, le trouvant triste. Elle lui adressa un sourire timide, essuyant des gouttelettes qui tombaient sur son propre visage en gloussant. Ses cheveux commençaient à s'humidifier et à onduler en de longues vagues blondes. Elle se demandait comment elle pouvait le distraire. Après tout, elle n'était pas vraiment certaine, à bien y penser, que la nature était en colère et triste. Elle était joyeuse. C'était Caleb qui était mélancolique. Comme toujours. Il était souvent perdu dans sa tête, ce qui rendait Solveigh plutôt déçue. Elle l'embrassa sur la joue, le serrant dans ses bras, avant de lui demander doucement, sans vraiment y penser.

« Je suis sûre que c'est plutôt toi qui cache quelque chose Caleb. Tu réfléchis trop. Tu devrais t'amuser à la place. »

Elle lui adressa un sourire et se mit à nouer ensemble les petites fleurs, se fabriquant une couronne. Elle regarda la tête de Caleb un instant. Il était toujours tellement pensif! Elle riait doucement, à présent, et tressa sa petite couronne avant d'hésiter à se la mettre sur la tête. Elle la déposa sur celle de Caleb et éclata de rire en le regardant avec la couronne sur la tête. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait fait ça, mais elle trouvait que ça détendait l'atmosphère. Elle lui murmura, naïvement :

« Je trouve que ça te va bien mieux qu'à moi, les couronnes. »

Elle lui fit un calin, avant de reprendre la parole, tentant à nouveau de détendre l'atmosphère pour lui faire oublier ses problèmes. C'était bien Solveigh, tout ça.

« Allez, quoi, souris un peu. »

C’est drôle comme de simples paroles peuvent transformer votre point de vu. Vous avez alors l’impression que votre monde s’écroule. C’est un peu ce qui se passa pour la jeune Solveigh. Enfin c’est ce qui paru se passer. Caleb avait le dont de calmer les ardeurs de la jeune fille. Mais seulement pour quelques minutes. Elle demanda naïvement si c’était de sa faute. Arracher des fleurs…Elle était vraiment du genre étrange cette demoiselle. Comment la nature pouvait se fâcher pour trois fleurs ? Alors que tout autour, dans ce monde, des millions de gazes toxiques la tuent à petit feu. Elle lui prit la main et s’approcha de lui. Ca fait sourire Caleb qui se laisse faire.

Les gouttes dégoulinèrent lentement sur son visage à présent totalement noyé sous la pluie. Rien d’étonnant à ça, il pleuvait à présent à torrent. Caleb leva la tête vers le ciel et ferma les yeux. Il ouvrit la bouche et laissa entrer l’eau froide dans sa bouche. Il sentit alors un baiser sur la joue. Sans bouger, il écouta la suite des paroles de la demoiselle. Cacher quelque chose ? Oui…Mais elle ne le sera jamais. Réfléchir ? Peut-être trop…Mais après tout, elle n’avait pas à le juger ! Elle est trop naïve et sensible, lui est trop rêveur et mystérieux. Il n’en fait pas tout un plat, lui.

Son visage se baissa vers Solveigh qui lui souriait à présent. Il répondit à son sourire. La pluie le rendait à présent plus joyeux que précédemment. Ou c’était peut-être la présence de la demoiselle. Elle tressait une couronne à présent. Le jeune homme regardait minutieusement tous ses gestes. Ils étaient emprunt de grâce et de joie. C’était étrange comme elle respirait la joie. La couronne atterrit sur sa tête. Levant les yeux en haut, il regarda le vide, puisque de toute façon il ne pouvait se voir. Mais il se savait totalement ridicule. Ce fut le rire de Sol’ qui le confirma. Elle lui adressa un compliment et lui fit un câlin. Caleb resta les bras ballant ne sachant pas trop quoi faire.

Hum…Tu sais…Je sais rire et sourire…Je peux m’amuser…Contrairement à ce que tu crois…La nature me donne mes sentiments. Aujourd’hui il pleut, je suis plutôt triste, normal. Comment ne pas l’être devant ce spectacle ? Mais demain il fera beau. Tu devrais me voir plus souvent quand il fait beau. Et je crois que, comparé à toi, je ne serais jamais aussi…Plein de joie. Mais je suis comme je suis. Est-ce que je te dis d’être plus souvent calme ? Non. Parce que tu es comme tu es.

C’était des paroles bien sages. Il la regarda dans les yeux et se pencha sur elle. Il lui déposa un baiser sur le front avant de s’écarter et de lui adresser un sourire.

Il lui expliqua qu'il était bien capable de sourire et de rire, et elle soupira, soulagée. Heureusement qu'il en était capable! Ce serait bien trop triste, sinon. Il lui expliqua que la nature lui donnait ses sentiments. Elle aussi, la nature lui donnait ses sentiments. Mais elle n'était pas triste, la nature, pour elle, elle jouait de la musique. Mais là, la musique ne jouait plus. Il n'y avait que des lourdes gouttes de pluie qui mouillaient son t-shirt et sa jupe, rendant ses cheveux comme une masse ondulée indéfinie. Il lui demandait comment ne pouvait-on pas être triste devant un tel spectacle, et elle se sentit coupable d'être toujours aussi joyeuse. Elle ne ressentait jamais les mêmes émotions que les autres, c'était stupide. Elle était bizarre, elle s'en rendait parfois compte. Elle eut l'air honteuse, mais pas pour très longtemps. Il lui dit que demain, il ferait beau, et qu'elle devrait le voir plus souvent quand il faisait beau. Elle rougit lorsqu'il lui fit remarquer que par contre, il ne serait jamais aussi plein de joie qu'elle. On lui disait souvent qu'elle en faisait trop, qu'elle était trop expressive, trop joyeuse. C'était qu'elle n'avait jamais eu une réelle peine, quelque chose qui vous déchire le coeur. Solveigh était une petite fille, en quelque sorte. Elle ne grandirait sans doute jamais. Il lui fit remarquer que chacun était comme il était et qu' on ne pouvait pas changer les gens. Elle laissa échapper un 'ohh' impressionné à toutes ses paroles intelligentes, et elle rougit un peu plus lorsqu'il l'embrassa sur le front et lui sourit, comme elle le lui avait demandé.

Elle l'observait, les gouttelettes qui tombaient sur lui, jusqu'à le détremper. Bon, bien sûr, elle aussi elle était toute trempée, mais elle constata que Caleb était plutôt beau, comme ça, sous la pluie. Surtout quand il souriait. Elle lui sourit à son tour, et éclata de rire. Elle le serra dans ses bras à nouveau. Il sentait bon. Un mélange de fruits et d'eau de pluie, ainsi que de terre fraîche. Elle soupira et ferma les yeux avant de le regarder, taquine, et de l'embrasser sur sa joue humide, les lèvres mouillées par l'eau qui dégoulinait sur son visage.

« Ah bah tu vois, quand on te fait des calins tu souris! Fallait le dire plus tôt, je t'en ferai des calins, moi! »

Elle éclata de son rire légendaire et cristallin avant de le plaquer au sol, se jetant sur lui en riant, le serrant toujours. L'étreinte était parfaitement innocente, Solveigh ne réalisait pas qu'il pourrait mal interpréter ses gestes. On les interprétait souvent mal, d'ailleurs, mais jamais elle ne s'en plaignait, voyant les étreintes comme une marque d'affection commune.

(sorry c'est tout rikiki)

(Han t'inquiète je comptes pas les lignes mais ce que ça apporte à l'histoire. Je préfère des postes comme ça sympa que des immenses postes qui me font peur xD)

C’était drôle de voir comment Solveigh répondait à ses paroles. Expressivement parlant. Elle semblait honteuse, joyeuse, triste, gênée, tour à tour, comme un dessin animé très bien dessiné. C’était drôle de voir ses mimiques de petites filles. Peu à peu, la pluie se fut plus drue. Les gouttes plus grosses, tombaient comme des millions de petites perles froides. Solveigh était totalement détrempée. Ses cheveux longs encadrés son visage imbibé d’eau. Caleb n’était pas mieux. Des gouttes tombaient au bout de son nez, l’eau coulait devant ses yeux, ses cheveux étaient plaqués sur son crâne, mais étrangement, ça lui allait plutôt bien.

Caleb ne su pas trop elle recommença, mais elle le serra une nouvelle fois dans les bras. C’était…bizarre…En même temps il vivait dans une communauté hippy, il devrait être habitué aux effluves d’amour. Mais ça lui faisait toujours bizarre. Comme s’il ne le méritait pas. C’est triste à dire mais bon, c’est comme ça. Elle resta un moment contre lui, lui les bras ballants, le regard dans le vide, le cœur battant un peu plus vite. C’est bizarre quand on ne s’y attend pas. De recevoir une part d’amour, comme ça, gratuitement. Elle s’écarta enfin. Un léger sourire, plus de curiosité et d’étonnement qu’autre chose, se perchait à présent sur le visage de Caleb. Elle, elle était toute mignonne comme ça. Elle lui déposa un baiser sur la joue. Ca fit un bruit bizarre, « smack », sous l’effet du trop plein d’eau. Puis elle reprit la parole comme ci de rien été. Lui faire des câlins ? Hum…Pas forcément une bonne idée. Quand la fraicheur de cette jeune fille vous rappelle la joie et la paix, l’amour que vous avez du supprimer lors d’une erreur de jeunesse. Tout ce dont vous avez envie c’est de fuir…Elle rit. Il la regarda étrangement avant qu’elle ne lui saute dessus. Sa respiration fut coupée durant quelques millisecondes. Le temps qu’il arrive sur le sol. Son regard clair croisa celui de Solveigh. Haussant un sourcil, il se demandait ce qu’elle faisait là sur lui. Mais ce ne fut qu’une fraction de seconde. La pluie plus forte que jamais fouettait sans visage mais il s’en foutait pas mal. Là, il avait une irrésistible envie de…s’amuser.

Ah ouai ? C’est comme ? On va voir ce qu’on va voir !

La magique petite brune se retrouva en moins de deux sur le dos. Magique ? Elle avait tout de même réussi à faire retrouver le sourire à notre beau brun, rendu mélancolique par la pluie. Comme tous les jours de pluie. Là il s’amusait. Il commença à chatouiller la jeune femme, à califourchon sur elle. Tout innocemment, autant qu’elle disons. C’était vraiment étrange de sa part. Un coup de folie, ou le temps. En tout cas, il profitait d’un moment de surprise pour s’attaquer gentiment à la demoiselle.

Il lui déclara que si c'était comme ça, elle allait voir ce dont il était capable. Elle ne doutait pas de sa force, mais en général Caleb était soit triste, soit dans la lune. Il ne profitait pas des joies de la ocmmune comme elle. Mais il fallait dire que la petite Solveigh était une personne plutôt particulière et au sein de la commune, on aurait très facilement pu la prendre pour une cinglée. Elle rit doucement, se retrouvant sur le sol, dans l'eau. Elle se moquait d'être boueuse, détrempée ou autre, l'important c'était de bien s'amuser. Il posa ses mains sur son corps particulièrement juvénile. On lui donnait quinze ans alors qu'elle en avait dix-huit, en fait. Elle rit doucement en laissant échapper un « Héééé » bruyant alors qu'il se place à califourchon sur elle. N'importe qui passant devant la colline se serait imaginé des scénarios plutôt originaux, mais elle, elle rigolait simplement parce qu'il continuait à la chatouiller. Solveigh, rouge à force de rire, tentait de se défendre mais mettez une fillette devant un jeune homme, vous aurez un résultat plutôt lamentable.

Elle continuait de rire et finalement, à force de gigoter, elle le fit tomber à la renverse, roulant sur lui. Ils firent ainsi des roulades, se chatouillant l'un et l'autre, elle lui ébourriffant ses cheveux détrempés, ne prenant pas vraiment conscience que son t-shirt gris était moulé par l'eau, que sa jupe brune était détrempée, mais ce fut ses bottes qui lui parurent inconfortables. Solveigh donna un coup de pied et les envoya balader sur le sol, plus loin, rigolant toujours, embrassant Caleb sur la joue, ses lèvres humides frôlant sa peau. Elle le serra dans ses bras et il y eut un moment d'accalmit. Elle écoutait les pulsations de son coeur contre le ventre de Caleb, pressée sur lui sans y voir de mal. La pluie continuait de tomber dans une averse qui faisait un bruit doux, et bientôt, elle poussa un nouveau cri, éclatant de rire, roulant une nouvelle fois, Caleb se retrouvant au dessus d'elle. Elle tenta de se débattre, voulant qu'il cesse de la chatouiller, voulant lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle l'implora, riant toujours :

« Arrêêêête. Tu me chatouiiilleeees. »

Bien sûr elle ne voulait pas qu'il arrête. Elle le regarda dans les yeux, sournoisement, malicieusement, et alors qu'il recommençait à la chatouiller, elle plaqua un baiser léger sur ses lèvres. Du coup, elle put reprendre sa place de dominante, le chevauchant, sur lui, à califourchon. Elle vit sa tête et éclata de rire, lui murmurant, à la manière d'un enfant :

« J't'ai eu! J'ai gagné! »

De loin on aurait pu croire à une attaque, ou alors à un match de catch, selon les imaginations. L’un après l’autre, Caleb et Solveigh se retrouvaient dans la boue ou sur l’autre. C’était un jeu pour le moins innocent qui pourrait tout de même leur amener un bon gros rhume le lendemain. Mais Caleb n’était pas du genre craintif. C’était drôle de la voir ainsi, rire, s’amuser avec autant de force. Il n’en avait pas l’habitude et qu’est-ce que ça faisait du bien de rire un bon coup. Il en avait besoin, ça c’est certain.

Les cris de la jeune fille n’arrêtèrent pas le jeune homme qui était de nouveau sur Solveigh. Il faisait bouger ses mains rapidement sur les côtés de la demoiselle qui se débâtait tant bien que mal. En fait rien n’aurait pu l’arrêter sauf ce qui arriva ensuite. Solveigh déposa un baiser sur les lèvres humides du jeune homme qui s’arrêta automatiquement. Il la regarda un instant, puisque ça ne dura qu’un instant. Mais durant cet instant il prit conscience de ce qu’il était en train de faire. Son sourire avait disparu et il se retrouva sous la jeune brunette. Solveigh ne sembla pas du tout déstabilisée par le retournement de situation, bien au contraire. Elle était contente de son tour. La pluie tombante, elle venait à présent écraser Caleb sous le poids de l’eau. Allongé sur le sol, coincé, il commençait à manquer d’air, un drôle d’effet à vrai dire.

La joie avait brusquement disparu sur le visage du jeune homme. C’était comme un voile qui avait fait son apparition. D’ailleurs la pluie l’empêcher de voir correctement. Il y a un instant ça ne le gêné pas mais maintenant, ça l’agaçait. Fronçant légèrement les sourcils, il se redressa sur les coudes. Il ne pouvait pas bouger avec Solveigh sur lui, il faudrait qu’elle parte. De toute façon c’était mieux. Ce jeu était devenu ridicule aux yeux du jeune homme. Evitant le regard de la jeune femme, il fronça les sourcils comme pour voir quelque chose au loin.

Faut que j’y aille…

Caleb n’a jamais eu de problème avec le libertinage d’Opal Springs. A la rigueur, il aimait bien cette liberté. Sauf quand la fille est déjà avec un garçon, ou du moins que le garçon a déjà fait son choix. Lui, il savait qu’il n’apprécierait pas être avec une fille volage, alors il ne prenait pas celle des autres. Pourtant, le gout vanillé des lèvres de Sol’ avait quelque chose d’attirant, d’incroyablement attirant. Le regard clair de Caleb fini par se poser sur la jeune femme. Elle était aussi détrempée que lui. Ca lui donnait un air plus sexy, plus femme qu’auparavant. Détournant son regard, Caleb essaya alors de se glisser sur le sol pour se dégager de Solveigh.

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