Because the night belongs to the hippies (SUJET COLLECTIF)

Fermez les yeux juste en instant et imaginez. Oui, écoutez les crépitements du bois à cause du feu, les cris de joies des hippies, écoutez les guitares et les violons qui envahissent le camp, ou encore les rires des enfants. Sentez la chaleur du feu qui vous permet de ne pas avoir froid suite à la tombée de la nuit, ou sentez les pieds nus contre l'herbe fraiche, ou encore l'odeur des chamallows grillés sur une branche d'arbre, ou même encore les quelques légumes, déposés sur une planche au-dessus d'un autre feu. Cela fait rêver, n'est-ce pas? Alors maintenant ouvrez les yeux, et constatez que tout cela est bien réel. Constatez à quel point tous ces gens ont l'air heureux et libres et ne semblent absolument pas soupçonner quelque chose d'étrange depuis l'arrivée des nouveaux, qui sont en réalité des acteurs. Alors à présent amusez-vous, que cela soit rejoindre la ronde pour fumer avec eux, chanter et danser sans s'arrêter, manger et déguster, discuter, s'embrasser, aimer. Mais c'est également l'occasion rêver pour les acteurs de semer les zizanies: alors, que va-t-il se passer ce soir? La fête va merveilleusement bien se dérouler, ou alors cris, larmes et gifles seront au rendez-vous? Et bien cela, c'est vous qui choisissez. Jouez, profitez...Et que la fête commence!

P.S: Afin de profiter un maximum du sujet collectif et que cela soit plus rapide, des posts plutôt courts (admettons 10 à 15 lignes) sont favorables (:. Amusez-vous

Assise en tailleur autour du feu de bois qui crépitait comme jamais, Lou Ann but une nouvelle gorgée de rhum directement à la bouteille. Le liquide passa comme un éclair dans sa gorge, et c'était reparti. Après quelques gorgées de cet élixir de vie, la belle entendit une voix, au loin. Elle eut un sourire, et lança la bouteille à Meadow par-dessus le feu. « TIENS MA BELLE! MAIS OUBLIE PAS, AVEC MODERATION! » Cette phrase déclencha une crise de rires autour du feu, et Lou Ann elle-même échappa un rire cristallin qu'elle ne se connaissait pas. « Meads, m'accorderas-tu cette danse? » Questionna-t-elle son amie en s'avançant vers elle. Sans attendre une réponse, elle saisit la main de son amie et elles se déhanchèrent sur les rythmes frénétiques joués par les musiciens. C'était une soirée spéciale, hors du commun. Jamais encore elle ne s'était autant amusée, ou amusée de cette façon. Lou Ann eut d'ailleurs une petite pensée pour ses amis de Melbourne, mais très vite l'alcool embruma ses souvenirs pour la ramener à l'instant présent. Les musiciens entamèrent une ballade. Lou Ann tourna ses yeux vers Callum, puis vers Cedric. Elle abandonna son amie, et doucement se dirigea vers les deux hommes. Avec un sourire, elle leur lança :

« Vous avez l'intention de m'inviter à danser, ou vous allez rester là toute la soirée? Vous êtes les deux hommes de ma vie, et je vous aime, oh oui, je vous aiiime! »

Ne leur accordant pas le temps de répondre, elle commença à tourner en rond sur ses deux pieds, en chantant un « Je suis amoureuse, de Callum, et de Cedric! » sur le rythme de la chanson.

[ Vu qu'on a pas encore défini s'il y avait un ordre de passage ou pas, je poste… ]

« TIENS MA BELLE! MAIS OUBLIE PAS, AVEC MODERATION! » entendit-t-elle crier derrière les flammes qui crépitaient. Attrapant la bouteille au vol et l'empoignant au goulot, elle répondit sans se rendre vraiment compte de ce qu'elle disait : « C'EST QUI MAUD ET RATION ? »

Pas le temps d'entendre une éventuelle réponse, elle pencha la tête en arrière pour boire le petit - hum, tout est relatif - fond de la bouteille. Ne voulant pas en perdre une goutte, elle se pencha un peu plus jusqu'à perdre l'équilibre et tomber du tronc d'arbre flotté qu'elle occupait jusqu'à présent. Les cheveux éparpillés dans le sable, le regard perdu dans les étoiles, Lou Ann vint la tirer de sa micro-rêverie en la tirant par le bras, la forçant à se lever et à aller se trémousser.

L'abandonnant pour aller rejoindre les deux hommes de sa vie, Meadow ajouta d'un air faussement renfrogné et sévère, levant l'index, mais peu crédible en se prenant les pieds dans sa jupe : « Louuuuuuuuuuuuu, tu pourrais partager, heiiiiin ! »

Bottes en suède brunes avec des franges, comme les cowboys, cheveux laissés à l'air libre, seulement étaient ratachées deux petites tresses vers l'arrière, portant un t-shirt vieux comme le monde d'un tournoi quelconque de tennis argentin, ainsi que des vieux shorts en jeans raccommodés un bon nombre de fois. Elle avait visiblement l'air sortant de Woodstock, ou la version 'avant' d'une téléréalité qui visait à changer les horreurs vestimentaires de leurs invités. Elle était allée à la plage, comme tout le monde, parce qu'elle aimait bien la plage, et elle avait surtout très envie d'aller rencontrer des gens, tout en continuant de discuter avec la nature. Elle aimait bien lui parler. Elle était persuadée que celle-ci lui répondait. Comme toujours en fait. Certains venaient à se demander si Solveigh était folle. Elle préférait le terme différente. On utilisait toujours le mot folle comme si c'était forcément méchant. Elle, elle ne le voyait pas ainsi. Quand on lui disait qu'elle était étrange, elle se contentait de demander où était le mal à ça. On ne lui répondait jamais, parce que personne ne trouvait à redire. Qu'est-ce que ça pouvait changer? Rien, justement.

Elle tenait une marguerite et la faisait rouler entre ses doigts, s'amusant en parlant à la fleur, lui disant qu'elle était jolie, et qu'elle aurait aimé en trouver d'autres semblables pour se faire une couronne.

« Tu verras, si je trouve d'autres petites marguerites comme toi, tu feras partie d'une superbe couronne de fleurs. Pas que tu sois moche toute seule, oh que non! Seulement je te sens plutôt triste, comme ça.. Ah tiens, voilà les gens. »

Elle s'approcha du petit groupe de jeunes femmes, peut-être un peu plus vieilles qu'elle, elle ne savait pas vraiment à simple vue. Tout ce qu'elle voyait, c'était des jeunes qui couraient et hurlaient comme si c'était normal de faire autant de bruit. Elles semblaient se foutre de la plage, et des éléments présents, marchant sur les cailloux sans même prendre la peine de les remercier ou de les saluer. En voyant les bouteilles qui s'échangeaient, elle tapota le haschisch qu'elle traînait avec elle, ainsi que le petit bong qu'elle avait dans son sac à main. Elle le gardait toujours pour les temps de fête. Mais voulait-elle faire la fête avec des gens comme ça?! Elle murmura à sa fleur, un peu gênée de l'attitude de ses consoeurs :

« Je crois qu'il vaut mieux pour nous de rester à l'écart. Je trouve que c'est un peu trop bruyant pour tes sensibles oreilles, petite marguerite. »

Tenant avec délicatesse la fleur entre ses doigts, elle vit une des filles qui dansait buter contre un jeune pousse. Scandalisée, elle qui s'était assise près du feu sur un tronc d'arbre se jetta précipitament sur ses pieds, criant presque elle aussi :

« Eeh mais tu peux pas faire attention!? Non mais, tu sais que c'est un futur petit arbre que tu piétines là? Il ne t'a rien fait lui! »

Elle lui jeta un regard furieux, avant de constater les dégats sur la plante, déposant la marguerite sur le tronc d'arbre, s'appuyant sur le sol en tentant de relever la pauvre plante écrasée par la négligence. Tristement, elle murmura à la presque défunte plante :

« Avec un peu de chance, d'autres jeunes pousses prendront ta place et ne seront pas piétinés par autant de négligence. J'aurais aimé une mort moins brutale pour toi, comme que tu fanes humblement au soleil... »

Kennedy était aux anges. Et pour cause ? Une grande fête avait été organisée sur la plage. Un grand feu de bois, des guitares et une foule de hippies dans un état proche de l'ivresse, ou même bien plus avancé pour certains. D'ailleurs, la belle n'était pas en reste puisque la bouteille de rhum qu'elle tenait dans sa main était déjà bien entamée. Les yeux brillants, elle tournait sur elle-même et ne pouvait s'empêcher de rire dès que son regard se posait sur Zéphir. En effet, le jeune homme avait hérité d'une jolie pot de colle ce soir-là et il semblait avoir du mal à s'en séparer. Et ce ne serait pas la jolie blonde qui viendrait l'aider, du moins pas tout de suite. Dès qu'il lui manquerait trop, elle irait déclarer à cette fille, d'ailleurs un brin vulgaire, que c'était son mec et ... PAS TOUCHE. Ce qui était à moitié vrai et à moitié faux mais Kennedy était trop saoule pour réfléchir correctement.

Son petit visage s'illumina lorsqu'elle aperçut une autre personne. Qui d'autre que Solveigh pouvait avoir une discussion animée avec une pâquerette ? Kennedy fit tous les efforts du monde pour respecter toutes les brindilles sur son chemin avant de la rejoindre et de s'asseoir à ses côtés. Elle savait que c'était on ne peut plus important pour son amie.

- Bonsoir mesdemoiselles ! dit-elle, en affichant un sourire colgate.

Comme beaucoup de soirs par semaine, une petite soirée était organisée autour d'un feu. Chacun qui amenait sa bouteille, ses joints, sa guitare ou encore son harmonica. Nous parlions beaucoup ces soirs là, soit entre nous, soit en nous racontant de vieilles légendes de hippie qui se transmettaient de générations en générations.
La soirée avait l'air de débuter à peine selon les maigres brindilles qui flambaient, quand j'arrivais. Je m'assis sur une énorme buche libre, posée dans le sens de la longueur et qui servait de banc dans les soirées comme celle-ci. J'avais emmené ma guitare, ainsi qu'une bouteille d'alcool. Sur le sol, Je voyais quelques doses de LSD traîner.
Ce soir-là, je m'étais vêtue d'un marcel blanc qui datait et d'un short en jean que j'avais découpé et qui s'était effiloché au fil du temps. Sur mes cheveux lâchés, j'arborais un petit ruban noué autour de ma tête.
Une fois assise, je saluai généralement tout le monde. Ils me firent signe de la main.
Dallveig n'était pas encore arrivé, et je ne voyais pas non plus Eliana ni même Joni ou Lou Ann. Mais, la soirée ne faisait que commencer, après tout...

Je bus une longue gorgée de jus d’orange au goulot de la bouteille. Beaucoup s’étonnait que je ne boive pas d’alcool, et nombreux étaient ceux qui m’amenaient à la débauche. Pourtant, je savais que jamais je ne boirais une simple petite goutte d’alcool ; je ne le supportais pas. Aussitôt, mon corps réagissait par des vomissements et des maux de ventre intempestifs. Pour autant, ce n’était pas parce que je ne buvais pas d’alcool que j’étais totalement sobre. Je ne tenais pas l’alcool, certes, mais je tenais bien les substances plus illicites et non identifées. Chacune de mes bouteilles de jus d’orange n’étaient pas innofencives ; elles contenaient toujours un peu d’herbe diluée, une mixture maison, ce qui me permettait d’être aussi « shootée » que les autres, pour utiliser le terme vulgaire. Je n’étais plus complètement lucide, mais j’essayais de conserver mon troisième œil clair et ouvert à toutes manifestations. Sans mon troisième œil, je n’étais rien, et il ne devait pas être embrumé.

« L’aura du groupe… ouais, elle est trop bonne ! » Effectivement, je ne sentais aucune tention chez les hippies, bien que je n’étais plus vraiment dans mon état normal. Je levai la bouteille et me redressai, faisant tanguer dangereusement la couronne de paquerettes qui se trouvait sur ma tête aux cheveux lâchés. « Qui veut que je lui lise les lignes de la maaaain ? »

Je me tournai vivement, écoutant d’une oreille assez distraite, mon esprit embué, les plaintes d’une jeune hippie, Solveigh. Beaucoup me considéraient comme étrange, mais je n’étais rien comparée à Solveigh. A cette instant précis, elle pleurait une jeune pousse et parlait à une marguerite. Je la rassurai aussitôt.

« T’inquièèète, il y a tout pleeeein de fleurs partout-partout ! »

Douce soirée qui portait déja Capucine dans son sillage. La blonde avait enfilé ce soir une de ses plus belles robes à fleur, celle aux grandes marguerites jaunes et rouges. Bien sur que oui, elle savait se faire belle, même si elle était dans un camp hippie. Elle avait au pied ses vieilles sandales défraichie, qui, elle le savait bien, finiraient dans un coin dès le milieu de la soirée car elle aurait préféré le contact de la terre sous ses pieds pour danser. Caps adoraaaaait danser. C'était une de ses occupations favorites, ici, et par conséquent c'était toujours un vrai bon moment que ces soirées communes organisées de temps à autre. En arrivant sur les lieux, elle commença comme elle le faisait toujours par hûmer l'air, sentant selon elle les bonnes vibrations. Puis elle s'avançait, contente. Elle attrapa une bouteille au hasard, la première qui lui passa sous la main, pour dire vrai. Capucine s'était calmée avec l'alcool, en comparaison de ses premières années à Opal Springs. Cependant, elle aimait toujours bien la saveur amère qu'il apportait dans sa bouche. Elle but au goulot une longue gorgée. Et puis sa bouteille à la main, elle fonça directement dans la foule, la foule qui se mouvait par grande ondulations, les corps serrés et dansant tous au même rythme. Douée pour cela, Capucine n'eut aucun mal à se caler dans le mouvement. Levant les bras, elle laissa aller ses cheveux en arrière, sa tête basculant au rythme des percussions et de la guitare. Ses pieds commençaient à taper sur le sol, ses hanches ondulaient gracieusement et doucement, comme la petite flamme d'une bougie, un soir d'été.

On aurait une petite princesse, cheveux au vent, short avec le bas tout éfiloché, tunique légère blanche avec un joli col brodé, bottine à frange. Elle traversait la plaine passant à l'endroit où les herbes étaient les plus haute avant de rejoindre la plage, là où elle allait retrouver tous les autres, là où elle allait pouvoir passer une super soirée en leur compagnie autour d'un feu avec de la musique au rendez-vous. Etant une artiste dans l'âme elle avait emmené sa guitare sèche, elle allait pouvoir en jouer, chanter avec les autres, peut être même aussi danser, bref elle allait en profiter. Elle faisait bien attention à où elle marchait, marchant presque sur la pointe des pieds, on aurait dit qu'elle ne touchait jamais le sol le frolant que très légèrement à chaque fois que son pied touché terre. Ses cheveux voletaient autour d'elle, joliement, en rythme avec la légère brise qu'elle carressait de sa main libre. Parfois elle laissait cette même main carressait du bout des doigts les hautes herbes. Elle arriva finalement à la plage elle souriait, comme toujours. Elle se rendit vers les grosses buches disposées en cercle pour qu'ils s'assoient tout en se voyant. La plupart des hippies dansés au milieu de ce vaste cercle. J'alla m'asseoir sur l'une des grosses buches à côté d'une jeune femme : Shannon, à laquelle j'avais rarement parlé mais bon il était peut être temps de faire connaissance.

Salut ! Sa va ? Moi c'est Roxie.

La soirée s'anima, un peu. Je vis Lou Ann danser et se faire draguer par un Callum que je ne connaissais pas beaucoup. Rose, que j'avais guidé à son arrivée au camp, dansait également. Une autre fille les avait rejoint, mais je ne pouvais pas me rappeller son nom. En quelques temps, le groupe s'était considérablement élargi, un peu trop pour ma pauvre mémoire d'asticot.
Alors que je regardais cette joyeuse animation, une fille que j'avais vu de temps à autres s'assit à mes côtés. Elle avait des cheveux blonds/roux lachés aux vent, un peu ondulés, un short, comme moi et une tunique blanche. Je lui souris. Elle se présenta à moi. Son nom était Roxie, j'aimais beaucoup ce prénom, un dérivé de Roxanne. A mon tour, je répondis :
- Salut. Oui, plutôt bien, merci. Et toi ? Je m'appelle Shannon. Tu es ici depuis longtemps ? Il ne me semble pas t'avoir vu beaucoup.
Moi qui était ici depuis ma naissance, voir avant, j'avais vu les arrivées et les départs de chacun. Des personnes ne supportaient pas le manque d'intimité, ou encore l'archéisme dans lequel nous vivions, ils partaient donc.

Avant mon arrivée ici, jamais je n'avais goutté une seule goutte d'alcool, et encore moins la cigarette, sans bien évidemment parler de la drogue. En vérité, la seule chose que j'ai faite et qu'on peut qualifier de folie est ma fugue: pas vraiment amusant, même si la liberté qui avait prit mon cœur me rendait terriblement heureuse. A présent, et à cause de ma curiosité sans limite, j'avais touché à tout, et mon Dieu que c'était divin! Moi qui avait été éduquer à ne jamais faire d'écart, moi qui ne devait jamais mettre les coudes sur la table sous risque de punition, je commençais peu à peu à devenir accro à ces drogues douces. Mais peu importe, n'est-ce pas? Vu que maintenant, je suis libre de moi-même, capitaine de mon âme et de mon esprit, l'insouciance ayant alors à présent prit place dans ma vie.

Une cigarette dans la main et une bouteille dans l'autre, je me dirige au gré du vent vers le sable chaud, pour contempler la mer encore et encore. Ce paysage parfois me rappelait l'Angleterre, bien que le contexte semble complètement différent. Alors que je m'avance encore pour mettre des les pieds dans l'eau, je croise Caleb et mon envie est remise à plus tard, préférant lui parler.

Salut Caleb.

Dis-je simplement, en attendant une réaction de sa part. Nous n'avons jamais vraiment parlé, lui et moi, et pourtant les différents sons de mon violon nous rapprochaient inévitablement. Pourtant, c'est comme s'il refusait de devenir mon ami, ou que j'en connaisse davantage sur lui. Impuissante, je compris rapidement que c'était à lui de faire le premier pas si je ne veux pas le brusquer. Cependant, de nature impatiente, je ne peux m'empêcher d'aller vers lui, encore et toujours, au risque de le froisser.

Rose venait d'appercevoir la personne qu'elle désirait voir plus que tout depuis ses neufs dernières années. Sa soeur. Capucine. Elle était là, elle se tenait sous ses yeux avec son air heureux et enjouée. Rose, bien que perdant petit à petit le contrôle de ses mouvements & de sa vue en raison d'une trop forte dose d'alcool ingurgitée en l'espace de quelques minutes, décida de s'en approcher. Elle ne savait pas trop comment réagir ; mais l'alcool allait parler pour elle, en espérant qu'elle ne soit pas celle qui fasse des boulettes dès le premier soir.

"Capucine !"

Comprenant sa première erreur, Rose tenta de se ressaisir. La jeune femme s'était retournée et avait regardé assez bizarrement la petite blondinette. C'est fou ce qu'elle se ressemblait. Peut-être que Capucine ne le remarquera pas, mais les autres, il y avait de grande chance. Rose tenta de simuler sa situation en se faisant passé plus bourrée qu'elle ne l'était en véritée. Elle ajouta alors :

"Heeu.. c'est bien Capucine que tu t'appelle ? Comme le dessin-animé ? Y'a quelqu'un qui m'a parlé de toi. Ton prénom m'a marquée".

Apparement, ce rattrapage fonctionnait à merveille puisque la jeune femme sembla y croire. Si Rose pouvait faire croire que elle, la petite rockeuse était une hippie, alors elle pouvait faire croire tout et n'importe quoi, à n'importe qui.. Et plus particulièrement à sa soeur.

Elle posa sa bouteille par-terre, après avoir pris deux ou trois gorgées suplémentaire et regarda celle qui lui ressemblait tant.

« Ici Chris, avis à tous les acteurs.
La soirée bat son plein, d'accord. Déclenchez une bataille. Faites en sorte que nos petits hippies s'énervent, faites leurs esprits s'échauffer... Et que ça finisse en véritable combat de coqs! Vous en êtes capables, je le sais. Alors, messieurs, mesdemoiselles, mesdames.... Au travail! J'oubliais de préciser la prime, pardon. Cela vaudra 15000 dollars aux protagonistes de la bataille, et 7500 aux autres....
Yes, you can! »

Capucine se faisait de plus en plus en phase avec la foule. Elle aimait sentir le rythme de la musique tout en elle, et laisser ses jambes, ses bras, son bassin bouger seuls, en accompagnement des autres, sans plus aucune retenue ni réflexion. Elle se sentait parfois très libre lorsqu'elle dansait. Cependant la soirée était fraiche, et sa robe bien courte : elle n'avait pas encore assez chaud, et elle voulait se réchauffer bien plus vite que cela. Elle but alors une longue gorgée de cette bouteille opaque, qu'elle tenait toujours dans sa main, à l'écart des mouvements, au dessus des têtes. Elle ne reconnaissait pas la saveur de cette boisson, et pourtant, elle connaissait bien les boissons les plus répandues au camp. Sans doute cela devait-il être une quelconque liqueur d'un fruit exotique du coin, mais dans tout le cas, c'était très bon. Sa gorgée passée, elle entendit une voix appellant son nom couvrir la musique. Immédiatement elle tourna la tête et posa son regard sur une jeune femme. Son visage ne lui disait rien, et puis, il faisait assez sombre. Sans doute une nouvelle hippie... Surprise tout de même, elle la fixa avec curiosité.

Celle ci pourtant s'expliqua très vite, et Capucine, qui n'avait tout simplement pas envie de se poser des questions ce soir, la crut sans peine. Ainsi, on lui avait parlé d'elle ? Sa curiosité enfantine commença à la gagner.

« Oui, oui, c'est bien moi, Capucine. Qui est la gentille personne qui t'a parlé de moi ? » machinalement, elle se retira un peu du groupe compact des danseurs et se coula vers son interlocrutrice, le pas léger. L'alcool la rendait toujours plus joyeuse qu'elle ne l'était. « Et toi, quel est ton nom ? Ton visage ne m'est pas familier... » bien entendu, Capu' ne savait pas du tout ce qu'elle disait... Mais jamais, dans pareil contexte, l'idée que cette jeune fille lui ressemblait étrangement n'aurait put lui passer par la tête. Non, elle la trouvait juste très jolie. Mais elle ne se doutait pas un instant que c'était là sa petite soeur, celle qu'elle avait tant désiré voir au camp.