Par un beau matin! [Joni]

C’était le matin. Très tôt, pas plus de huit heures du matin sûrement. Et Anise était déjà levée. Fait assez bizarre en lui même sachant que la femme qu’elle était aimait grandement les grasses matinées : se prélasser au lit, ne pas se lever et lire ou tout simplement rêver à un avenir plus beau au milieu de ses draps était une sensation qu’Anise aimait. Mais ce matin là, elle s’était levée de bonne heure et de bonne humeur. Elle était aller prendre son petit déjeuner, avait manger tranquillement puis avait pris une douche rapide. Faut pas croire : hippie ne veux pas dire crade qui pue la mort ! Cela s’appelle des préjugés et honnêtement ce n’est pas très joli de divulguer de pareilles sornettes ! Finalement Anise s’habilla. Elle mit une robe blanche aussi simple que les sandales qui complétaient sa tenue. Ses longs cheveux bruns étaient nattés en deux tresses de chaque coté de sa nuque.

L’heure indiquait neufs heures trente, Anise n’avait aucune envie de lire, ni de faire quoique ce soit. Elle partit donc faire un petit tour. Ses pas la guidèrent pendant que ces pensées dérivèrent loin, loin temporellement. Ses pensées remontaient à l’enfance, du moins la semi enfance à laquelle Anise avait eu droit. Cette dernière secoua légèrement la tête pour faire taire ces idées noires. Elle était heureuse à présent, la journée avait bien commencée, n’allons pas la gâcher. Lorsque Anise émergea de ses sombres pensées, elle se rendit compte que ses pas l’avait guidée au lagon, cet endroit fabuleux où elle avait tant de fois trouver refuge. Elle aimait le calme et la fraîcheur de cet endroit.

La trentenaire embrassa le lagon du regard et remarqua une fille du camp. Joni. Une jeune fille un peu solitaire et assez froide. Une carapace assez difficile à percer. Mais Anise était une maman avant tout et elle n’aimait pas voir les personnes tristes, proches ou non. De toutes manières, Joni faisait partit du camp et Anise avait envie de la découvrir. Ce qu’elle entreprit de faire en allant lui parler.

-Bonjour Joni. Belle vue n’est ce pas ?

Anise connaissait cette vue pour l’avoir contempler des milliers de fois, si ce n’est des millions. En effet, là où était assise Joni, c’était ici même qu’Anise s’asseyait pour oublier tous ses malheurs.

....

anise && joni

Il devait être sept heures et demi quand j'émergeais de mes rêves. De mes sombres rêves. Tout les matins, je subissais cela. Ça me faisait mal à chaque fois, mais dés que je comprenais où j'étais à présent, je savais qu'il n'y avait plus de danger. Je n'étais pas du genre à me lever trop tôt, mais ni trop tard non plus. Je dormais au grand maximum jusqu'à neuf heures et demi. Beaucoup penser que je restais plus de temps au lit, mais en réalité, je me réveillais tôt et restais dans ma caravane à m'occuper. Je me levais donc, et alla près de levier. Je jetais de l'eau sur mon visage, il fallait que je me rafraîchisse. Il ne faisait pas trente degré non plus, mais ces cauchemars me terrifiaient tellement. Après avoir fait ma toilette, parce que peut-être qu'on vit dans une caravane mais il y a la douche. J'avais encore les cheveux mouillées, je m'asseyais sur le plan de travail de la petite cuisine. Je regarda à travers le petit hublot ce qui se passait dehors. Il y avait une ou deux personnes qui rangeaient les bouts de bois du feu de camp de la vielle. Après avoir peigner mes cheveux, je prit un verre pour le remplir de lait de soja. Ce lait est celui que je préfère, ouai je suis bizarre mais je suis très végétarienne, il faut dire. Et comme une enfant, j'avais une petite moustache blanchâtre au dessus de la lèvre supérieure. J'essuyais tout ça, pour aller vers un placard encastré dans le mur. Que pouvais-je mettre ? Juste interrogatif sur ce point, j'avais envie de ma cigarette pour m'aider à réfléchir. Je m'en alluma une. Oui, j'admets que je suis pas logique par moment. Je suis contre la pollution, pour l'écologie, et pourtant j'adore fumer. Allez savoir, ma définition de pollution est étrange. Si je vous dis que quand je vois quelqu'un fumer, ça m'agace parce qu'il pollue la couche d'ozone. Et comme ça m'agace j'en allume une, et pour moi, non je ne pollue pas...Oh, laissez moi en paix avec mon cerveau dérangé.

Revenons à nos ronds de fumée. J'étais là, et je me décidais enfin pour un short en jean très "short" si je puisse dire. Et j'enfilais ensuite un tee-shirt avec le logo "peace & love", tout de même m'sieur! Et pour finir des spartiates plates couleur beige enfin plutôt chair on va dire, que je mis à mes pieds. Mes cheveux sécheront sur le chemin. Je pris mon paquet de cigarettes biensure, et mon carnet de dessin. Je savais où j'allais, et je le voulais.

Mes pieds me menaient au lagon, aussi bleu qu'à son habitude. Depuis mon arrivée, j'avais toujours adorée cet endroit. Le lagon calmait mes angoisses bizarrement. Je vis un petit coin sympa, et je m'asseyais sur l'herbe bien verte. Il devait être huit heures et demi maintenant. Je commençais à dessiner une image qu'il y avait dans ma tête. C'était le visage de ma mère, enfin ces yeux pour l'instant. Oui, je ne dessinais pas comme superman alors bon. Mes dessins étaient tout ce que je ressentais, chaque dessins représentait pour moi en tout cas quelque chose d'important. Parfois un simple chemin de terre lumineux grâce au soleil voulait exprimer tellement pour moi. Mais pour d'autre, c'était un simple chemin de terre éclairé par le soleil.
Les minutes passaient à une vitesse folle, la température montée doucement, et j'adorais recevoir ces rayons sur moi. J'étais tellement absorbée par mon dessin, que les pas qui s'approchaient n'étaient pas perceptible à mon oreille. Mais je sortis de ma rêverie, en entendant une voix douce mais claire.

Je leva la tête, et tomba sur Anise, une des anciennes. Elle avait un fils ici. Je trouvais cette femme tellement belle pour son âge. Elle faisait tellement jeune aussi, et ça me réconfortais dans l'idée de vieillir. Anise était l'exemple d'une mère aimante. Je me rappelais un peu de ma mère, elle était un peu comme elle. Le simple sourire de Anise était doux, et réchauffait le cœur. Je n'avais pas eu souvent l'occasion de lui parler depuis mon arrivée, il y avait déjà deux ans, mais juste parfois.

Oui, c'est apaisant.

Je n'étais pas un exemple de pipelette. Mais comme c'était Anise, je faisais un effort, de ne pas être détestable. Je ne voulais pas me mettre les anciens sur le dos.

Anise était considérée comme l’une des anciennes par pas mal de monde au camps. A ceci, la trentenaire avait deux réactions différentes selon son humeur :

Il était donc possible qu’elle aime ce côté respectée et consultée, ce petit côté maternel et réconfortant… C’était tout elle ! Ce sont ces avantages qu’elle aimait par-dessus tout.

Cependant, malgré son sang froid presque permanent, Anise pouvait être énervée par beaucoup de chose, comme beaucoup de monde ! Dans ces moment là, elle n’aimait pas ce sentiment de « vieillesse » mais celui-ci ne durait pas, c’était plutôt passager. Serais-ce la crise de la trentaine ? Ah non, c’est la quarantaine ! Sauvée !

Anise sourit quand elle entendit la maigre réponse de Joni. Elle comprenait en quelques sortes sa non envie (je sais pas si cela se dit XD) de parler. Il y a des moments où tout est tellement dur… Et Anise était persuadée de cela, Joni avait connu des moments pas très facile, voire même très difficiles ! Il n’y a que les personnes ayant déjà vécu cela qui avait le flair pour détecter les personnes en souffrances. Les traits de Joni avaient cette marque. Celle d’une jeunesse trop tôt perdue. Personne ne savait ce qu’il s’était passé par le passé pour Joni…

Anise préféra mettre de coté la femme hippie, ancienne du camps et adopta la maman en elle pour parler à Joni. Ce qu’il fallait à cette jeune personne était de la tendresse et non des reproches. Elle alla donc s’installer pas trop loin mais pas trop près non plus de Joni.

-Je connais bien cette vue. Quand je suis arrivée ici, je venais presque tous les matins. Tu as raison, je ne sais comment mais ce lagon à quelque chose d’apaisant.

Le soleil commençait à vraiment taper sur la peau des deux femmes mais elles n’en avaient que faire. Elles étaient habituées.

Je pense qu'on a pas choisit cet endroit pour le camp pour rien. Tout ce qui est ici est très apaisant. Enfin, c'est ce que j'ai ressentis en arrivant.

Tu es arrivée depuis combien de temps ?

RETOUR EN ARRIÈRE

Je n'arrivais plus à respirer. Chaque respirations, chaque inspirations et expirations me faisaient souffrir un martyr. Ma gorge était tellement sèche, j'avais tellement mal. Je voulais me rafraichir la gorge avec ma salive, mais il n'y en avait même plus, enfin une impression. Mes jambes étaient dure comme du béton. Mes pieds devenaient de plus en plus lourd, au fil des secondes, au fil des pas que je faisais. Mes pieds ne pouvaient presque plus tenir le poids de mon corps. Chaque pas était une réelle souffrance. Mes yeux me brûlaient, ma peau était chaude, je savais que je n'allais plus tenir très longtemps. Mais je vis, enfin je distinguais légèrement des formes qui bougeaient devant moi. Je sentis une main froide sur mon bras, et soudain ce fut le noir.

Quand j'ouvris les yeux, j'étais allongée, ma vue n'était pas très bonne encore. J'avais la gorge si asséchée, mais elle me tiraillait un peu moins. J'avais aussi tellement chaud. Mais je me sentais un peu mieux. Je me souvenais alors très clairement ce qui c'était passé avant ce long chemin, ce trou noir. Mais une personne se leva gracieusement, et venait vers moi. Ma vision revenait doucement, mais je ne voyais qu'une forme un peu flou. Quand elle était près de moi, je pris un peu de temps pour voir distinctement son visage. C'était une femme, assez jeune. Elle était brune et avait les cheveux au carré. Un fin visage, et avec un doux sourire. Son aura m'apaisait quelque peu.

Il faut dormir ma belle...

Je sentis une serviette humide qu'elle passait sur mon front. Et juste par ce geste, et comme si ces paroles pouvaient m'endormir, je fermais les yeux et sombra à nouveau.

DANS LE PRÉSENT

« Anise était le genre de personnes « trop bonne, trop conne » et toujours à l’écoute. C’était ce que disait aussi son ex petit ami, le père de son fils. Il aimait la manipuler. Anise n’avait pas eu la force, à cette époque, de se sauver et de sauver son fils. C’était comme si elle était prisonnière d’un homme qu’elle haïssait de plus en plus que le temps défilait. Elle l’avait aimé, oh oui, elle l’avait aimé. Mais les beaux jours et les belles paroles des premiers jours faisaient place au fil du temps et au dégoût. Un jour, elle avait décidé de s’enfuir. Personne n’était au courant de ce qu’elle planifiait. Petit à petit, Anise faisait son sac, celui de son fils, mais à l’abris du regard de son ex petit ami. La brune avait entendu parler de Opal Springs par le biais d’un ami d’un ami qui était le cousin de la meilleure amie de sa concierge. Enfin toute une histoire pour dire qu’elle avait un jour prit le café avec sa concierge de son vieil immeuble tout miteux et cette concierge lui avait alors parler de ce paradis sur Terre. Ensuite, Anise s’était renseignée et elle avait tout de suite cru en cette échappatoire. »

Anise se força à revenir à la réalité du moment, elle se souvint qu’elle était au lagon en compagnie de Joni. La jeune brunette à coté d’elle regardait quelques fois en sa direction. Anise savait que la jeune femme avait besoin de son espace vital. Joni était une jeune femme indépendante et fougueuse. Cela se voyait dans sa façon d’être et de répondre. Anise appréciait ce coté chez Joni ! Cette dernière fit sortir la trentenaire de ses pensées.

-C’est un endroit encore tellement sauvage, c’est peut être pour cela ! Mais le fait est qu’il y a un je ne sais quoi qui fait que cet endroit est magique…

Anise regardait Joni. C’était une jeune femme vraiment belle. Cette dernière avait du sentir le regard de la plus âgée des deux car elle se retourna et lui parla.

-Oh… Depuis douze ans. J’ai décidé de venir ici il y a douze ans exactement…

Sa voix devint presque inaudible, elle s’en souvenait comme si c’était hier :

« Anise venait de s’en aller de chez elle. Son fils l’accompagnait, jamais elle ne serait partie sans lui. C’était inconcevable. Opal Springs n’était pas si loin que cela de chez elle, mais l’était assez pour empêcher le taré qui lui servait de petit ami à l’époque. Tout au long du voyage, qui avait prit quelques heures, Dallveig et Anise s’étaient perdus mais avaient finalement trouvés le camps. Toutes les minutes au départ, anise se retournait pour voir s’ils n’étaient pas poursuivis par un fou furieux. Heureusement, rien en vue ! Lorsqu’elle arriva au camp, elle s’y plu tout de suite mais ne savait pas si son fils allait s’y plaire lui aussi. C’était tellement différent des autres environnements qu’il aurait pu fréquenter. »

Elle revint à la réalité, une fis de plus. Et regarda Joni.

-Je me souviens de quand tu es arrivée, Joni. C'est moi qui ai veiller sur toi... Tu étais si mal en point, tu étais si faible. Au début, je me suis demandé si tu survivrais à ton arrivée ici... J'avais raison de croire en ta force de vivre!

J'avais un certain respect pour cette jeune mère. Enfin, elle avait eut son fils tellement tôt. En même temps, ma mère avait vécut la même chose. Peut-être que je ressentais un tel respect à son égard, parce qu'au contraire de ma mère, elle était rester pour son fils. Parce que comme ça, je me disais qu'elle était seule sans mari, sauf que ce dernier soit mort, soit qu'il les a abandonné, soit que la jeune femme soit partit avec son fils loin de lui. Bref dans toutes ces situations, je trouvais Anise incroyable. Moi, ma mère m'avait abandonné avec son cauchemar. En même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir, elle avait tellement vécut de mauvais moment, sa vie avait été un enfer, et elle faisait tout pour pas que je ne m'en rende compte. Mais si elle savait, qu'elle avait été ce que j'aimais le plus au monde, je pense qu'elle serait rester près de moi. Mais non, un jour, elle avait décidé de partir, elle s'était tuée. Elle n'avait plus réussit à souffrir autant. Je lui en voulais tellement, encore maintenant, mais je l'a comprenais depuis le moment où mon père m'avait touché.

Je baissais les yeux tristement, regardant mon dessin. Elle me manquait tellement si elle savait. Je soupirais doucement, non il ne fallait pas que je pleurs, surtout devant quelqu'un que je ne connais même pas. Je levais mon regard vers Anise, déjà douze ans. Pour elle, le camps devait être sa maison. J'y étais depuis seulement deux ans, pourtant je me sentais déjà comme chez moi. Je ne répondis rien à sa remarque. Je continuais à dessiner. Je n'étais pas des plus bavarde quand je ne connaissais pas vraiment la personne. Soudain, Anise continua sur sa lancée, et me parla de mon arrivée. Je l'écoutais avec attention. Je me souvenais de ce moment. A ce moment là, j'aurais put devenir une folle alliée, je venais de tuer mon petit-ami, ce qui remontait à quelque jours, j'avais laisser le corps sans vie derrière moi, j'avais marcher comme ça, espérant de me tuer moi-même, je me rappelais de ce moment qu'avait été l'enfer. J'avais tuer la dernière personne qui faisait mon bonheur à cette époque là.
Pendant ce laps de temps, j'aurais voulut mourir, je me trouver horrible, ignoble, il ne fallait pas que je vive. Mais ce camps, l'aide de la jeune femme m'avait comme enlever cette idée. Comme si, le fait que je tombe par hasard sur ce camps était fait exprès, comme une deuxième chance pour moi, et ma pitoyable existence. Alors, j'avais réussit à survivre.

Je me rappelais qu'à mon réveil, on m'avait poser tellement de questions. J'étais rester souvent sans réponse, pas que je ne les connaissais pas non, c'est que je ne voulais rien dire. Je me trouvais tellement horrible, une vraie meurtrière. Et au fur et à mesure des jours, les gens commençaient à ne plus en parler, même si encore aujourd'hui, on se posait énormément de questions sur moi.

Oui, j'avais marcher pendant des jours...

Je n'appréciais pas trop le sujet de discussion, alors je voulais changer de sujet, pourquoi ne pas parler d'elle ?

Depuis tout ce temps, la "vraie" vie ne vous manque t-elle pas ?

J'avais dit vous en parlant d'elle et de son fils, j'espérais qu'elle allait comprendre. Personnellement je ne sais pas pour combien de temps, j'allais rester ici. Mais rester autant de temps, ça pouvait devenir ennuyeux non ?

» Joni. | r e l a t i o n s h i p
» Joni. | 100%