Regarde le soleil darde ... CHUT. [Calvin]

Sa petite mine boudeuse contrastait étrangement avec son short rouge écarlate. Assise dans l'entrée de la New York Doll, Kennedy s'ennuyait ferme depuis au moins douze bonnes minutes, ce qui lui était déjà hautement intolérable. Le camp lui semblait étrangement vide, à croire qu'ils s'étaient tous terrés dans leur petite caravanes. Même Zéphir manquait à l'appel, d'ailleurs elle ne savait absolument pas où il se trouvait. Qu'à cela ne tienne, Kennedy se suffisait à elle-même. Elle prit un air décidé et décida de se la jouer en solo ... de toutes façons, elle n'avait guère le choix. La petite blonde se mit alors en route, sans but précis, divaguant entre les allées et s'éloignant peu à peu du camp. Elle ne comprenait pas pourquoi c'était tellement désert ce soir-là : il y avait un coucher de soleil magnifique et d'ordinaire, une horde de hippies se serait déjà attroupée autour d'un feu de camp. Mais non. Kennedy poursuivit son chemin ainsi un bout de temps jusqu'à ce qu'elle atterrisse machinalement du côté des vieilles ruines. Elle n'avait même pas réfléchit à sa destination ni prit garde au chemin qu'elle empruntait, mais cet endroit était surement l'un de ses préférés dans le coin.

- Bien joué le subconscient ! dit-elle pour elle-même.

Évidemment, la belle ne se contentait jamais du minimum. C'est pourquoi elle décida de grimper le plus haut possible, sur l'une des tours. L'ascension fut quelque peu difficile malgré ses heures d'entrainement intensif sur sa propre propriété de Copenhague. Un bon quart d'heure plus tard, notre petite cascadeuse arrivait enfin au sommet, totalement essoufflée mais satisfaite. Et elle le fut encore plus quand elle découvrit la vue. Coucher de soleil plein face, le camp tout en bas ... Kennedy ferma les yeux. A cet instant précis, elle se sentait bien. Bien sûr, elle savait que ça ne durerait pas. La jeune femme était une véritable pile électrique qui ne se complaisait que dans l'action. Il lui était impossible de rester inactive plus de cinq minutes sans quoi elle avait l'impression d'arrêter de vivre. Mais un bruit en contrebas la tira de sa rêverie et lorsqu'elle ouvrit les yeux à nouveau pour en trouver l'origine, un léger sourire naquit au coin de ses lèvres. Finalement, il semblerait qu'ils ne soient pas tous morts. Une silhouette qu'elle reconnaissait à coup sur se rapprochait lentement des ruines et quand l'individu en question fut assez proche pour l'entendre, Kennedy se pencha dans le vide, inconsciente comme d'habitude des risques qu'elle encourait.

- Calvin, très cher, c'est un plaisir de te voir ici. Autant que ta présence m'exaspère déjà, mais ça, tu le sais déjà, dit-elle en souriant.

Quand il s'agissait de ces-deux là, il ne fallait plus s'étonner de rien.

Kennedy se contentait maintenant de le regarder, sans répondre immédiatement à ses petites provocations. C'était aussi pour ça qu'elle aimait tant passer du temps avec lui : tout pouvait arriver. Elle ne savait pas si dans la seconde suivante ils en viendraient à se quereller ou si tout se passerait bien. En plus leur disputes, même si elles étaient parfois véhémentes, ne duraient jamais très longtemps. C'était pourquoi elle le considérait comme un ami, comme un très bon ami d'ailleurs. Le fait qu'ils se cherchent sans arrêt rendait bizarrement cette relation encore plus intéressante. A la demande du jeune homme et après un bref moment d'hésitation, la jeune femme descendit de son perchoir avec, fort heureusement, bien plus de grâce que lors de son ascension. Elle s'approcha de Calvin et entoura son cou de ses bras avant de déposer un baiser sur sa joue. Elle en profita pour lui subtiliser sa cigarette et s'écarta doucement en souriant.

- Ne dis pas de bêtise, je te manquerais cruellement, se décida t-elle enfin à répondre. Mais dis-moi, tu voulais que je te réconforte, qu'est-ce qui t'arrive ? Une confession à faire à sa copine préférée ? dit-elle en en rajoutant à peine, lui rendant enfin sa cigarette après avoir pris quelques bouffées.

La petite blonde s'installa sur une grosse roche plate et l'invita à la rejoindre. Il avait de la chance, ce soir-là elle était relativement de bonne humeur même si plusieurs choses la préoccupait. Elle se tourna vers le jeune homme sans se départir de son petit sourire amusé.